Comment limiter ses déchets plastiques à Bordeaux ?
Le plastique est partout dans les océans, mais pas à l’Union Saint-Jean
Depuis plusieurs années, la pollution plastique est dénoncée au niveau mondial, et des actions sont mises en place pour lutter contre sa propagation. En France, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a instauré des mesures depuis 2020, et d’autres sont prévues, progressivement, chaque année, avec pour objectif d’atteindre la fin de la mise sur le marché d’emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040 : interdiction des pailles, touillettes, coton-tige, etc. dans les commerces et restaurants ; interdiction de distribuer des bouteilles d’eau dans les entreprises, …
Autant de mesures qui limitent la pollution, mais qui n’enrayent pas à court-terme le cycle de production de plastique, et donc, de déchets plastiques. Une situation qui tend même à empirer selon le dernier rapport du WWF. Pour autant, nous sommes convaincus que de petits changements multipliés par un grand nombre de personnes engagées peuvent changer durablement et significativement les choses.
Les déchets plastiques envahissent les océans
Le principal problème lié aux déchets plastiques est la pollution marine. Aujourd’hui, on estime que les plastiques à usage unique constituent plus de 60% de la pollution marine. Le WWF alerte également sur le fait que ce sont toutes les parties des mers et océans qui sont touchées : toutes les eaux du globe sont affectées et sur toutes leurs étendues, de la surface aux fonds marins.
Un constat qui s’aggrave de jour en jour. Chaque année, ce sont entre 19 et 23 millions de tonnes de plastique qui sont rejetées dans les eaux mondiales. Au-delà de la « simple » pollution des océans, ces rejets ont aussi un impact sur la biodiversité : les espèces animales sont parfois piégées par les plastiques, et ingurgitent également les microplastiques, qui se multiplient, du fait de la dégradation des déchets déjà présents. Il est estimé que même si dès aujourd’hui, plus aucun déchet plastique ne rejoignait les océans, la quantité de microplastiques doublerait dans les océans d’ici à 2050. Malheureusement, les estimations tablent plutôt sur un doublement de la production plastique d’ici à 2040, ou, a minima, d’une augmentation assez forte …
Un constat d’autant plus préoccupant que nous ne connaissons pas encore à l’heure actuelle l’ensemble des conséquences à moyen et long terme de cette pollution à la fois sur les milieux naturels, et pour l’humain.
Entre limites naturelles et impératifs sociaux
Le WWF compare la situation de la pollution marine à la crise climatique, et aux actions mises en place pour lutter contre le réchauffement climatique. Tout comme il est possible pour la nature d’absorber une partie de nos émissions carbone, elle est en capacité de faire preuve de résilience face à la pollution plastique, à l’image de ces bactéries qui se nourrissent de déchets plastiques et les détruisent au moyen d’enzymes.
Mais cette adaptation naturelle ne doit pas nous faire réduire nos efforts, puisqu’elle est limitée et insuffisante face à notre mode de vie. D’autant que la limite est franchie en plusieurs endroits du globe, à l’image de la mer Méditerranée. Aujourd’hui, il existe également des moyens de dépolluer les océans. Mais les procédés sont longs, coûteux, et extrêmement laborieux.
Nous repoussons ainsi la nature dans ses retranchements, et la pollution marine n’est pas facilement réversible par des actions a posteriori. Il reste alors à réduire la production et la consommation de plastique pour limiter drastiquement la pollution.
Par quelques gestes simples et bonnes habitudes, il est possible de participer à cet effort collectif. L’Union Saint-Jean est engagée sur cette voie via des actions de long-terme et au travers du projet EDE²N, et vous dévoile quelques astuces mises en place au sein de sa structure et quelques conseils à appliquer dans votre vie quotidienne pour limiter l’impact du plastique à usage unique.
1. Bannir les éléments plastiques de vos habitudes
Si cela sonne comme un pléonasme, prenez le temps de réfléchir quelques instants aux objets qui vous entourent quotidiennement. Les bouteilles d’eau minérale, les couverts plastiques, les pailles plastiques, les brosses à dents, les sacs en plastiques, … Nous sommes entourés d’objet plastiques qui peuvent facilement être remplacés.
Privilégiez une gourde réutilisable, pratique à apporter partout avec vous ; pour vos repas, faite l’acquisition de quelques Lunch Box que vous pourrez emporter chaque jour ; il existe des tote-bags de toutes les tailles pour emmener vos affaires ou pour faire vos courses, … Vous voyez, les solutions sont multiples, et souvent peu contraignantes pour changer nos habitudes !
A l’Union Saint-Jean, nous avons d’ores et déjà instauré les goûters zéro déchet, qui limitent les déchets plastiques et sensibilisons les familles à l’utilisation de solutions réutilisables pour le goûter de leurs enfants (poches à snacks, sac en tissu, gourde à eau, …).
2. Franchir le pas du DIY
Le DIY, ou Do It Yourself, consiste à faire soi-même ce qui peut être fait main. Pour profiter pleinement de vos nouvelles lunch box, le meilleur moyen est encore de mijoter vos petits plats gourmands vous-même. Les plats préparés vendus en commerce ne sont pas avares de plastiques, en plus d’être moins bons pour votre santé que des produits frais.
Pour le reste, il existe de nombreux tutos pour fabriquer soi-même son gel douche, son shampoing, son dentifrice, … Autant de produits du quotidien placés dans des contenants plastiques, dont il est facile de se passer. Même constat pour les produits d’entretien et leurs nécessaires : chiffons et autres éponges peuvent être faits de matériaux de récupération. Un bon moyen de donner une seconde vie à certaines matières, et éviter la surproduction superflue.
3. Acheter moins, acheter mieux ; laver moins, laver mieux
Les vêtements sont une source non négligeable de microplastiques. Les matières utilisées aujourd’hui dans les vêtements synthétiques se désagrègent au fur et à mesure des lavages, et se retrouvent dans les océans. Le mieux pour éviter ça, c’est d’avoir une garde-robe optimisée et pratique. Rien ne sert d’avoir trop de vêtements qu’on ne met pas, puisque pour les avoir il faut les produire, et que leur production génère un coût environnemental.
Même constat pour le lavage : il n’est pas nécessaire de laver tous ses vêtements après les avoir portés une fois. Il n’est pas non plus nécessaire de les laver à très haute température, ce qui génère davantage de microplastiques.
En un mot, mieux vaut privilégier les fibres naturelles et en prendre soin tout au long de l’année.
4. Faire le bon tri des déchets
Trier ses déchets, c’est amorcer un pas dans leur réemploi ou dans la chaine de destruction. Les déchets plastiques ne sont pas tous similaires, et il est important de bien les différencier. Certains sont recyclables, d’autres pas encore. Bien trier, c’est donc permettre de recycler les déchets plastiques pour qu’ils puissent être réutilisés, et ainsi limiter leur pollution.
L’Union Saint-Jean s’est dotée d’un système de tri performant, incluant également des poubelles à papier et des poubelles organiques, dont les biodéchets viennent alimenter notre composteur. Et plusieurs de nos déchets plastiques sont fournis à Terracycle, qui, en association avec l’association Les Clowns stéthoscopes, valorisent ces déchets pour financer de meilleures conditions de vies aux enfants hospitalisés.
5. Ne jetez plus, surcyclez !
Le surcyclage, c’est donner une deuxième vie à vos objets sans avoir besoin de passer par une phase de reconditionnement comme dans le recyclage. Et bon nombre de déchets plastiques peuvent trouver une nouvelle utilité, et prolonger ainsi sa durée de vie, sans empêcher par la suite son recyclage.
Une fois un objet plastique créé, il vaut mieux en tirer le maximum, pour justement limiter la production et la surconsommation.
Le surcyclage fait ainsi partie intégrante de nos nouveaux ateliers de l’espace numérique, où la récupération et le DIY trouvent parfaitement leur place.
La pollution plastique est devenue un enjeu crucial pour notre société. Mais des solutions existent pour la limiter d’abord, l’enrayer ensuite.
Il ne tient qu’à nous de les appliquer.