Sauter le pas du recyclage avec l’Union Saint-Jean

En ce vendredi 18 mars 2022, nous célébrons la journée mondiale du recyclage. Une initiative qui a d’abord été portée aux Etats-Unis en 1994, et qui est devenue internationale à partir de 2018. L’objectif de cette journée est de promouvoir et de sensibiliser au recyclage. Le but : permettre une diminution de la production de nouveaux produits, à partir de nouveaux matériaux. Et ainsi, réduire le volume de déchets produits.

Le recyclage, et ses dérivées, font partie de la vie quotidienne à l’Union Saint-Jean. Très tôt, nous avons mené des actions pour faciliter le recyclage des déchets que nous pouvons générer lors de nos activités avec les plus jeunes. Nous sensibilisons aussi les enfants à l’importance du recyclage. Dans une société où l’obsolescence programmée et la surconsommation sont courantes, nous avons à cœur de proposer des pistes de réflexion et d’actions saines pour la planète.

Le recyclage en quelques chiffres clés

En France, le recyclage est une pratique qui gagne du terrain d’année en année, avec toujours plus de moyens mis à disposition. Toutefois, nous avons encore une marge de progression significative.

Selon les derniers rapports produits concernant les emballages ménagers, sur l’année 2020, 89% des Français trient leurs déchets, dont 51% de manière systématique. Le taux de recyclage (poids des matériaux destinés au recyclage par rapport au poids total des matériaux produits) s’établissait ainsi à 68%. Cela correspond à 3,7 millions de tonnes d’emballages ménagers recyclés. En moyenne, chaque Français trie 51,5 kg d’emballages ménagers par an. A noter qu’en France, chaque habitant produit en moyenne 513 kg de déchets ménagers annuellement (contre 487 kg de moyenne européenne). Seuls 37% sont recyclés (contre 40% au niveau européen).

Parmi les emballages les mieux recyclé, on retrouve le verre. En effet, il est entièrement recyclable, et ne nécessite pas d’apport de matière première supplémentaire pour créer de nouveaux emballages. Le verre est ainsi recyclé à 85% (derrière l’acier, recyclé intégralement). Or, il constitue 65% des emballages ménagers par habitant (33,3 kg).

Pour finir, en 2020, on estime que 1,6 millions de tonnes de CO2 n’ont pas été émises grâce au simple recyclage des emballages. Ce taux est équivalent à 800 000 voitures (2% du parc automobile individuel en France).

Cependant, si l’on se penche sur d’autres filières, le bihttps://www.ademe.fr/expertises/dechets/passer-a-laction/valorisation-matiere/dossier/recyclage/recyclage-enjeu-strategique-leconomielan est moins reluisant. Le recyclage plastique est parmi le plus complexe. Ce matériau se retrouve dans la presque totalité de nos produits au quotidien, sous des formes diverses, qui demandent un retraitement différent. Ainsi, si le Gouvernement vise l’objectif de 100% de plastiques recyclés en 2025, nous n’en sommes aujourd’hui qu’à 21,3% (30% au niveau européen).

Recyclage et surcyclage

Le recyclage est ainsi une pratique qui permet d’éviter l’utilisation de matières premières neuves, en réemployant des matériaux ayant déjà servis. Pour certains matériaux, l’extraction est déjà une source de pollution : le recyclage a donc cette double vertu.

Mais il est possible, dans certains cas, d’aller plus loin que le recyclage. Le surcyclage, ou upcycling en anglais, est un recyclage, ou downcycling, plus écologique. En effet, le circuit du recyclage nécessite de retraiter les matériaux recyclés. Cela suppose généralement une destruction du matériel (broyage, effilochage, …), un tri des matériaux détruits, puis ensuite un cycle de production complet. Si le recyclage permet d’économiser des matières premières (même si dans certains cas, il est nécessaire d’en ajouter au moment de la production), il n’est pas exempt de lourdes dépenses énergétiques. Energie qu’il faut produire en supplément. De plus, le recyclage fait perdre en qualité le matériau utilisé, du fait des nombreuses étapes de recyclage.

A l’inverse, le surcyclage ne nécessite aucune étape de retraitement. Il ajoute même de la valeur qualitative au produit. Prenons l’exemple du recyclage d’une bouteille en verre. Il faut broyer le verre pour le réduire en calcin, de fondre ce calcin dans un four à 1400°C en y ajoutant soude, calcaire et colorants. Ensuite, la pâte est refroidie et moulue au bon format. Plusieurs opérations coûteuses en énergie et en matière première, même si le verre se recycle à l’infini. Surcycler le verre, c’est reprendre par exemple le principe de la consigne. La bouteille est récupérée, nettoyée, et remplie. Aucune opération supplémentaire pour la même finalité.

Le surcyclage peut aussi se positionner en amont de la production, à partir des chutes et restes de production. Celles-ci peuvent être utilisées directement pour créer d’autres produits. Il ,’est alors pas besoin de repasser par une étape de traitement intermédiaire.

Du recyclage et du surcyclage à l’Union Saint-Jean

Recyclage et surcyclage font partie intégrante de la vie quotidienne de l’Union Saint-Jean. Au travers d’actions simples, nous sensibilisons les enfants aux bienfaits de ces pratiques, et sommes attentifs aux initiatives en lien avec la récupération. Voici quelques-unes de nos mesures.

Le recyclage partenaire

Depuis 2020, nous sommes engagés aux côtés de Terracycle et de l’association Les Clowns Stéthoscopes. Nous collectons et faisons recycler les gourdes de compotes distribuées au goûter des enfants, ainsi que les stylos des sites où nous assurons le temps périscolaire. Cette action permet de financer des formations pour faire intervenir des bénévoles dans les hôpitaux et structures médicalisées, pour acheter du matériel médical, …

Technologie et récupération

Réouvert cette année, le Motherlab accueille différents ateliers en lien avec le numérique, la robotique et le cosplay, corrélés à des enjeux de recyclage et de récupération. Les matériaux électroniques sont parmi les plus difficiles à recycler, du fait de la complexité de leur composition, sur des petits volumes.

Nos activités intègrent pour une bonne partie du matériel issu de la récupération, et permet aussi de donner une seconde vie à du matériel obsolète. La technologie est également un outil au service de l’environnement, lorsqu’il est utilisé à bon escient.

Jouer de manière responsable

Sur nos différents sites, des boites à jouer ont fait leur apparition ces derniers temps. Ces grandes malles contiennent tout un panel d’objets destinés au divertissement des enfants pendant les temps de récréation ou périscolaires. Le point commun à tous ces objets : ils sont tous issus de la récupération.

Un bel exemple de surcyclage, puisque les objets inutilisés ou inutilisables du quotidien trouvent ici une seconde vie, sans avoir besoin de les retraiter. Et de surcroît, les enfants développent leur imagination en inventant chaque jour de nouvelles utilisations à ces jeux.

Les Brigades Vertes

Toute nouvelle initiative de l’Union Saint-Jean, les Brigades Vertes sont un moyen pour nous de sensibiliser les enfants au tri et au recyclage des déchets. Au-delà de la propreté des lieux, c’est l’occasion de discuter avec les enfants pour leur en apprendre davantage sur le devenir des déchets. Mais aussi sur la revalorisation de certains d’entre eux : verre, carton, plastique, …

Une activité ludique et pédagogiques, aux mille et unes implications.

Et pour les biodéchets ?

Recyclage et surcyclage concernent aussi les biodéchets. En moyenne, chaque Français produit environ 100 kg de biodéchets par an. Le compostage est une bonne alternative pour éviter la destruction par incinération de ces déchets verts. En laissant faire la nature faire son œuvre, les biodéchets reviennent à la terre, et trouvent une nouvelle utilité en produisant du terreau fertile pour l’agriculture ou le jardinage.

L’Union Saint-Jean va se doter d’un composteur collectif afin qu’à l’échelle du quartier, nous puissions mutualiser nos efforts, et valoriser à l’année nos déchets de cuisine et de jardin.

Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas

Si le recyclage, et plus encore le surcyclage, sont des pratiques utiles pour l’environnement, elles sont des pratiques a posteriori, le matériau ayant déjà été utilisé. Ce qui est important aujourd’hui, c’est d’adapter notre consommation à nos besoins. Et de réduire si possible nos productions superflues : ce qui génèrent par conséquent moins de déchets dont il faut s’occuper par la suite.

C’est ce que nous visons au travers de nos goûters zéro déchets, ou de notre jardin pédagogique. Diminuer nos déchets, produire nous-mêmes pour limiter les emballages, … Plusieurs économies sont possibles, et significatives.

Alors, en cette journée mondiale du recyclage, prenons le temps de nous interroger, et d’agir sur les leviers sur lesquels nous avons prise.