Bordeaux : ville d’économie sociale et solidaire

L’emploi dans le secteur de l’ESS est en pleine croissance en Gironde

La ville de Bordeaux, et plus largement, Bordeaux Métropole, se démarquent en France par un taux d’emploi dans l’économie sociale et solidaire important et en pleine progression. Une dynamique qui vient légitimer la présidence de ces deux instances du Forum Mondial de l’Economie Sociale et Solidaire (GSEF).

Une présidence à quatre têtes

La bonne nouvelle a été annoncée le 5 octobre 2021, et c’est maintenant chose faite. Alors que la ville de Bordeaux, la communauté Bordeaux Métropole, le département de la Gironde et la région Nouvelle-Aquitaine ont fait le choix de signer au printemps 2021 une convention partenariale afin de synchroniser, à différentes échelles, leurs actions en termes d’ESS, la ville de Séoul a émis le souhait de se désengager du GSEF. L’opportunité a été saisi par le nouveau quatuor de pouvoir mettre en avant un bilan favorable.

La ville de Bordeaux est ainsi devenue en ce début d’année la nouvelle ville phare du GSEF, plateforme associative créée en 2013, qui réunit plus de 70 membres (dont 26 gouvernements locaux) répartis dans 36 pays des cinq continents. L’occasion de porter sur le devant de la scène les initiatives bordelaises, girondines et aquitaines, et d’insuffler une nouvelle dynamique au marché de l’ESS.

L’ESS bordelaise est pleine de vitalité

Si les quatre instances politiques se sont jointes en 2021, elles avaient entamé une démarche sociale et solidaire bien en amont. Ainsi, selon son panorama chiffré paru en décembre 2021, la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Nouvelle-Aquitaine (Cress) estime qu’en 2019, le seul département de la Gironde comptait 55 134 salariés dans des structures de l’ESS, soit un quart de l’emploi dans ce secteur au niveau aquitain, et 10% des salariés de Gironde et de Bordeaux Métropole.

Un chiffre en augmentation de 17% par rapport à 2010. La Chambre estime que la croissance de l’emploi dans l’ESS est de 1,7% par an, contre 1,1% pour l’emploi « conventionnel ». Preuve en est que les initiatives au niveau local, agrégées les unes aux autres, sont capables de créer un véritable mouvement de fond.

L’économie sociale et solidaire est de plus aujourd’hui moins dépendante des subventions publiques. Déjà en 2014, la part des ressources publiques étaient passées de 60% à 50% dans les budgets des structures relevant de l’ESS. Un chiffre en constante baisse depuis. Comme le rappelle Nicolas Perez, animateur territorial de la Cress : « Les études montrent que l’ESS est moins subventionnée que l’économie traditionnelle. Je prends l’exemple des associations qui essaient de réduire la part des aides dans leurs recettes. ».

L’Union Saint-Jean, Bordeaux Sud et l’ESS

Au travers de notre projet EDE²N, nous ne portons pas que des valeurs écologiques et environnementales. L’Economie sociale et solidaire fait aussi partie de nos préoccupations premières. Nous avons au fil des années noué des partenariats avec des structures affiliées à ce secteur : Terracycle, avec qui nous organisons la collecte des gourdes de compotes et des stylos en vue d’un surcyclage par l’association Les Clowns stéthoscopes, qui améliore la qualité de vie des enfants hospitalisés et des personnes en Ephad avec l’argent récolté ; Domidom pour les services à la personne à domicile, qui facilite le quotidien des personnes en situation de dépendance ; Recup Bokashi Aquitaine pour débuter notre jardin pédagogique et utiliser du compost produit par nos soins ; …

Notre projet de rénovation du bâti intègre l’idée d’une halle commerçante, où pourraient venir s’installer des acteurs de l’ESS bordelais. Dernier projet en date : l’installation à venir d’un composteur collectif au sein de l’Union Saint-Jean. Ce dispositif, proposé par Bordeaux Métropole, et soutenu par nos partenaires ATIS et le Pourquoi Pas ? café culturel, permettrait à plus de 70 foyers de valoriser leurs biodéchets toute l’année, et de récupérer en échange du compost de qualité.

Ecologie, économie respectueuse de l’humain et de la nature, circuits locaux et services de proximité : voilà ce que défend l’ESS, voilà ce en croit nous croyons, et ce que nous défendons depuis plusieurs années. Nous avons encore bien des projets à mettre en place, bien des actions à mener, bien des gestes à adopter : mais tout cela ne fait sens que si nous y consentons ensemble. Car dans économie sociale et solidaire, ce qui est le plus important, c’est bien de faire société au travers de valeurs solidaires.

Fidèles à la pensée de Pierre Rhabi, nous pensons que si tout le monde a la possibilité de faire sa part, de grandes actions pourront émerger. Alors, avec la présidence de Bordeaux sur le GSEF, pourquoi pas se lancer ?